Condamné pour le meurtre des 10 paras belges au Rwanda en 1994, il demande l’asile à la Belgique après avoir purgé sa peine
L’ex-major rwandais Bernard Ntuyahaga, condamné en 2007 par la cour d’assises de Bruxelles à vingt ans de prison pour sa participation à la mort des dix Casques bleus belges assassinés le 7 avril 1994 à Kigali, a purgé sa peine. Après sa sortie de prison, il demande l’asile en Belgique, a indiqué jeudi le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Theo Francken.
L’ancien officier des ex-Forces armées rwandaises (FAR) se trouve en centre fermé «en vue d’un retour», a précisé M. Francken (N-VA) sur Twitter.
La libération de Bernard Ntuyahaga avait été révélée plus tôt dans la semaine. Mais le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA), qui doit se prononcer sur une éventuelle demande d’asile, avait refusé de communiquer sur le sujet en invoquant des raisons liées au respect de la vie privée. M. Francken a confirmé jeudi que M. Ntuyahaga avait bien introduit une demande d’asile, ajoutant qu’il se trouvait dans un centre fermé «en vue d’un retour», mais sans préciser s’il s’agit du Rwanda.
Le secrétaire d’Etat réagissait à un tweet du Vlaams Belang (opposition) qui revendiquait mercredi d’être le premier à révéler cette situation et demandait à M. Francken et au ministre de la Justice, Koen Geens (CD&V), de faire preuve de responsabilité. «Ce meurtrier ne mérite en aucun cas une seconde chance», ajoutait le parti d’extrême droite..
«Fakenews», a affirmé jeudi M. Francken. «Demander l’asile, tout le monde peut le faire, mais (tout le monde) ne l’obtient pas toujours», a-t-il ajouté à propos de Bernard Ntuyahaga.
La cour d’assises l’avait condamné le 5 juillet 2007 à vingt ans de réclusion pour la mort des dix Casques bleus belges, tués le 7 avril 1994 dans un camp militaire de Kigali, de cinq Rwandais, des membres de trois familles ainsi que d’un «nombre indéterminé» d’homicides à Kigali entre le 6 avril et le 6 juin 1994, pendant le génocide rwandais.